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Les colonies, luxe ou nécessité ?

Par Catherine DE NADAI

Les colonies de vacances, longtemps symbole d’émancipation, de découverte et de mixité sociale sont aujourd’hui marquées par une fracture sociale croissante. Elles tendent à devenir un loisir de classe, accessible surtout aux enfants de cadres et professions supérieures. Les enfants issus de milieux favorisés (cadres, professions libérales) partent deux fois plus souvent en colonie que ceux d’ouvriers.

Le coût des séjours constitue un obstacle majeur pour de nombreuses familles et les dispositifs de soutien qui existent demeurent fragmentés, insuffisants et souvent trop complexes. Le revenu familial est un facteur déterminant : plus les ressources sont élevées, plus les départs sont fréquents.

Dans les colonies, les enfants profitent d’expériences collectives riches et formatrices, quand d’autres restent à la marge, limités à leur environnement quotidien. Elles sont un outil précieux d’éducation populaire et de réduction des écarts entre jeunes. En 2023, 38 % des enfants âgés de 5 à 19 ans en France ne sont pas partis en vacances (n’ont pas quitté leur domicile pour au moins 4 nuits consécutives).

Assurer que chaque enfant, quel que soit ses moyens, puisse partir en colonie, c’est reconnaître les vacances comme un temps essentiel de construction personnelle, de citoyenneté et d’égalité. C’est investir dans une génération plus confiante, plus ouverte et plus solidaire.